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la triomphatrice

Henri, vivement.

Ce ne serait pas la même chose ! C’est l’argent de son père qu’elle m’aurait apporté, ou de son grand-père… c’est l’argent d’un homme.

Claude.

Retournons rue Notre-Dame-des-Champs.

Henri, agressif.

Vous m’aimiez dans ce temps-là.

Claude.

Vous le regrettez, ce temps-là ?

Henri, bref.

Oui.

Claude.

Au moins vous n’allez pas prétendre que ce soit pour l’amour de moi.

Henri.

Comme si la rupture n’était pas venue de vous ! (Claude se tait.) Vous avez été cynique… Ah ! l’on peut me vanter le féminisme… et vous n’aviez pas même un amant !

Claude.

C’est pour me dire cela que vous êtes venu ici, croyant me déranger ?

Henri.

Vous disiez que votre matinée est « fichue »…

Claude.

Vous n’allez pas me reprocher ma liberté… un fait acquis depuis dix ans.

Henri.

On ne chicane pas sa liberté à une femme qui gagne plus d’argent que vous…