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la triomphatrice

Claude.

Ils ne nous en haïssent pas moins. Ils sentent davantage peut-être l’injure de tous les jours.

Sorrèze.

J’emploie tout mon effort à la pallier…

Claude.

Et moi ? Si vous saviez la camarade, l’ami que je suis pour cet homme qui me déteste et me jalouse. Cette femme, cette compagne à laquelle il n’avait pas droit, je la lui donne autant que je peux… Je me dépense à la maison, comme les autres épouses dans le monde. Si sa vanité ne souffrait pas, il devrait être heureux.

Sorrèze.

Sophiste ! Vous n’êtes qu’un sophiste, mon Claude.

Claude.

Ah ! ne parlons plus de ces choses-là. Donnez-moi des nouvelles de votre livre.

Sorrèze.

Il paraîtra sans doute en même temps que le vôtre. On les annonce déjà.

Claude.

Les indiscrétions… nous n’y pouvons rien. Croyez-vous que nous ayions raison de paraître ensemble ?

Sorrèze.

Cela regarde nos éditeurs. Je ne vois pas le tort que nous pourrions nous faire.

Claude.

Flahaut m’a dit que vous en aviez exprimé un peu d’ennui. Voulez-vous que je donne l’ordre d’attendre octobre ?