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la triomphatrice

Sorrèze.

Ça, c’est une autre affaire et dont vous êtes juge.

Claude, gravement.

Seul juge, en effet. (Se domptant.) Je le rappellerai.

Sorrèze, se prépare à sortir, serre la main à Claude.

Au revoir, Claude.

(Il sort.)


Scène 9

Claude, Denise.
Claude, se renverse dans un fauteuil, les yeux fermés, le masque durci. Reconnaissant les pas de sa fille.

Denise, c’est toi, mon bijou ?

Denise.

Vous êtes souffrante, maman ?

Claude.

Viens t’asseoir là, viens vite ma petite fille, j’ai tant besoin de toi.

Denise.

Voulez-vous que je sonne Emma ?

Claude.

Non, c’est toi qu’il me faut, assieds-toi là. Je vais mettre ma tête sur ton épaule… c’est le monde renversé, n’est-ce pas ? Quand tu étais toute petite et que j’avais besoin d’une grande amie, je te plantais debout sur une table et je mettais mon front dans ta collerette, dans ton cou de petit oiseau fragile.

Denise, émue, un peu gênée

Maman !

(Un silence, Claude a la tête dans le cou de sa fille.)