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SAINT-JUST

Nous voyons par les lettres du chevalier d’Evry à M. le Lieutenant de police, alors M. de Crosne, et par les bons du baron de Breteuil, secrétaire d’État et ministre de la maison du Roi[1], que Saint-Just est arrêté et incarcéré en vertu d’un ordre anticipé et provisoire du Lieutenant général de Police, que devait remplacer la lettre de cachet signée du Roi et du secrétaire d’État. C’est donc « sous le bon plaisir du ministre » que le jeune homme est conduit à la maison de la Dame Marie, maîtresse de pension à Picpus. M. de Crosne, informé « que sa mère n’était point aisée, n’ayant que le nécessaire pour vivre avec ses autres enfants », avait assuré M. d’Evry que cette maison ne serait pas plus chère que Saint-Lazare et serait aussi sûre.

Les registres de la Préfecture de Police ont été préservés de l’incendie. On lit au terme XII, page 169 :

Le sieur de Saint-Just, enfermé sur la demande de sa mère, pour s’être évadé de chez elle, en emportant une quantité assez considérable d’argenterie, et autres effets ainsi que des deniers comptants.

  1. M. Bégis donne la correspondance officielle entre MM. d’Evry, de Crosne et de Breteuil. Annuaire de la Société des amis du Livres, 1892.