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LES ANTÉCÉDENTS

satisfaction et à se procurer un état solide[1]. »

Cette question d’un « état solide » était, croyons-nous, la grande affaire du moment. Nous verrons sa sœur s’inquiéter également de lui trouver plus de « stabilité » dans les projets : garde du corps, oratorien, physique et médecine. Sa famille lui découvrira autre chose en attendant que le destin s’en charge.

Mme de Saint-Just achevait :

Je verrai par la suite comment il se comportera et s’il méritera assez mon affection pour que je le fasse sortir de sa retraite, à quoi je ne me déciderai jamais que d’après votre avis et le bon témoignage que vous me rendrez de lui et que je serai bien assurée qu’il se comporterait bien à l’avenir.

À l’égard des dettes qu’a faites mon fils, soit pour loyer de chambre, en emprunt, ou autrement, je vous prie de n’en rien payer et je ne veux point m’en charger en aucune façon. Il m’a déjà occasionné assez de dépenses inutiles et en pure perte, pour que je sois décidée à ne plus entrer dans ses folles dépenses. Ce sera son affaire quand il sera en âge de jouir de ses droits.

J’ai bien pensé qu’on ne retrouverait pas grand’chose de ce qu’il a emporté de chez moi. Vous verrez, monsieur, si vous pouvez savoir ce que le tout est devenu et l’emploi qu’il en a fait, qui sûrement n’aura été que très désavantageux, et puisqu’il n’y a que les pistolets[2] de retrouvés, je vous prie, monsieur, de les conserver jusqu’à ce que vous veniez à Namp-

  1. Toutes ces lettres de Mme de Saint-Just ont été omises par M. Hamel.
  2. Depuis quelques années à Carnavalet, du moins l’un d’eux.