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BATTAGE.

L’ouvrier doit être seulement assez fort pour soulever constamment le marteau et le laisser retomber presque par son propre poids, bien parallèlement à la surface de la pierre. Il tient la battée d’une main, et le marteau de l’autre (fig. 13) ; le premier coup de marteau se donne au milieu de la feuille, le second et les suivants se donnent en tirant la battée à soi, mais de manière que le coup qui suit tombe sur le coup qui précède au tiers de sa distance, afin que le coup suivant couvre des deux tiers le coup précédent, et d’éviter par là de faire des bosses, qu’on appelle noix. On tire toujours la feuille vers soi jusqu’à ce qu’on soit arrive à l’extrémité la plus éloignée du corps ; alors on tourne la battée entière du haut en bas, et l’on frappe du même côté en commençant à couvrir des deux tiers le premier coup qu’on a donné, et l’on continue de même avec les mêmes précautions.

On sépare la battée en plaçant dessus ce qui était dessous, on ballotte les cahiers sur le dos et par le haut pour les bien égaliser, on bat comme la première fois, et l’on remet les battées comme elles étaient d’abord ; on ballotte de nouveau les cahiers, et l’on termine en donnant quelques coups de marteau pour les bien aplanir.

Pour les livres un peu soignés, on met de chaque côté de la battée une garde, ou chemise ; on bat, on passe ensuite le premier cahier sous la battée, et l’on bat, puis le deuxième, et ainsi de suite jusqu’au dernier, en battant chaque fois.

L’ouvrier doit bien faire attention que son marteau tombe bien d’aplomb sur la battée ; sans cela il risquerait de pincer et couperait la battée.

Après le battage, on collationne de nouveau, pour