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BATTAGE.

s’assurer que dans cette dernière opération, les cahiers n’ont pas été dérangés.

Lorsque les battées sont terminées, l’ouvrier les place entre deux ais de la grandeur du volume, et les met à la presse les unes sur les autres. Il les serre fortement, et les laisse ainsi le plus longtemps qu’il peut, trois à quatre heures au moins.

Ainsi que nous le verrons plus loin, dans les grands ateliers, on remplace par un laminage l’opération si longue et si coûteuse du battage, qui serait d’ailleurs impraticable, tant est considérable le nombre des volumes qu’on y relie à la fois.

Observations.
1. Battage en deux temps.

Mentionnons, en passant, un mode de préparation à la reliure qui s’applique surtout aux livres en feuilles, et qui, fréquemment employé autrefois, ne l’est plus ou presque plus aujourd’hui.

Dès que les feuilles arrivent de l’atelier de l’assembleur, elles sont égalisées par corps et debout pour les disposer carrément les unes sur les autres, puis battues, comme on dit, pour les déplisser. Pour cela on se sert d’une pierre à battre dure et à surface bien polie, ou d’une plaque peu épaisse en fer assujettie sur un bloc de bois, et l’on frappe ces feuilles avec un marteau du poids de 5 à 6 kilogrammes, à peu près semblable à celui qui sert à battre les livres, en commençant au milieu des feuilles et gagnant successivement les bords de tous les côtés pour en faire disparaître les plis d’étendage, les rides, les bords plissés, froncés, etc. ; seulement si l’impression est assez récente, ce battage doit être exécuté avec modération.