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POLISSURE.

lit dans un sens qui croise le premier à angles droits. Par ce moyen, il parvient facilement à atteindre les places sur lesquelles il n’aurait pas passé dans son opération précédente.

Si la garde est de nature à être polie, on commence par placer le volume en long, devant l’ouvrier, c’est-à-dire la queue vers lui. Il appuie d’abord le fer contre le mors, et il polit cette partie. Ensuite, il fait pirouetter le volume, en amenant la gouttière vers lui, et il polit le bord du carton. Il fait pirrouetter une seconde fois, pour tourner la tête de son côté, et, dans cette position, il achève de polir toute la surface intérieure, en ayant soin d’appuyer fortement sur les coins, qui sont plus épais, afin de les rabattre.


Nous n’avons décrit qu’un seul fer à polir, quoi qu’il en existe d’autres, que chaque ouvrier emploie selon son idée et son goût. Ainsi, il y’en a dont le fer est petit, cambré et arrondi sur le bout, de sorte qu’il peut être utilisé sur les dos et sur les plats ; ce qui donne beaucoup plus de force, parce qu’on appuie le manche sur l’épaule.

Toutes les étoffes en général, la soie, le papier maroquiné ou chagriné, ne se polissent jamais. On ne doit pas non plus polir les couvertures en papier gaufré ; on se contente de les vernir, ainsi que nous allons l’expliquer ci-après.

Pour les papiers qui sont susceptibles d’être polis, on ne peut bien réussir, et surtout sur les papiers unis, sans avoir préalablement encollé le papier avec une eau de colle bien blanche et assez forte, et même délayée sans mélange d’eau, si toutefois la couleur du papier peut la soutenir. Dès, qu’il est sec, on le