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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

livres des morceaux de drap fortement imbibés d’essence de térébenthine, de benzine, de camphre ou d’une infusion de tabac à fumer, et les renouveler dès que l’odeur s’en affaiblit. L’acide phénique est encore préférable.

Le choix du bois employé au corps de bibliothèque contribue aussi pour beaucoup à les préserver des vers. Plus il est dur et serré, moins il les attire, et le chêne bien sain et bien sec est préférable, sous tous les rapports, aux autres bois de nos climats.

Le genre de la reliure a aussi une grande influence. Les anciennes reliures en bois, même quand elles sont couvertes de peau ou d’étoffe, sont les berceaux des vers et des insectes ; aussi convient-il de les reléguer, sans nulle exception, dans l’endroit le plus écarté de la bibliothèque. Le même danger est à craindre des reliures pour lesquelles on a employé la colle de pâte, qui est une sorte de nourriture recherchée par les vers. Les relieurs entendus préfèrent se servir de colle forte, à laquelle ils ajoutent une quantité convenable d’alun. Ils ajoutent aussi du sel ammoniac au blanc d’œuf dont ils se servent avant de polir la dorure. Au contraire, les reliures en cuir de Russie ou en parchemin, celles dont les cartons sont faits de vieux cordages de vaisseau imprégnés de goudron, ont non-seulement le mérite d’une solidité pareille à celle du bois, mais encore l’avantage d’écarter les vers pour de longues années. Une autre reliure peu élégante, mais presque impénétrable aux vers, est celle qui est en usage dans les anciennes bibliothèques d’Espagne, de Portugal et d’Italie. Elle consiste seulement en une couverture de parchemin sans carton, et recourbé sur la tranche. Ce n’est à vrai dire, qu’une brochure battue, cousue sur nerfs et re-