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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/110

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mille pieds dans la montagne, est un village entouré de sites ravissants, d’où l’on peut sans effort s’élever plus haut et visiter de beaux points de vue. J’y ai passé quelques jours l’année dernière, et suis tout content d’y retourner avec mes amis.

— Oui, nous nous agitons, et Paolo nous mène, dit le jeune Français.

— Vous trouverez à Grion, continua celui qu’on venait de nommer Paolo, les mœurs de la montagne, je ne dirai pas dans toute leur simplicité, car là, comme ailleurs, le séjour de l’étranger les a corrompues, mais curieuses et naïves encore. Nous arrivons à temps pour les fêtes de l’alpage… »

Il eut, à ce souvenir, un charmant sourire, et ajouta cordialement :

« Je vous ferai les honneurs du pays, si vous permettez. »

Le vieillard, qui considérait avec intérêt la figure franche du jeune inconnu, accepta de bonne grâce. L’entretien se prolongea longtemps après le repas, et quand on se leva enfin pour se retirer, en se disant « À demain ! », Paolo, voulant compléter une connaissance si naturellement faite, présenta ses deux amis au vieillard :

« M. Donato Bancello, de Bologne, peintre de l’école del Guido — on eût dit autrefois : de l’école des grâces. M. Léon Blondel, journaliste, natif d’Orléans, élevé à Paris, tenant actuellement la plume à Florence… »

Avec un geste plein de grâce et de simplicité, Paolo s’apprêtait à se nommer lui-même, quand Donato l’arrêta :

« Non pas, dit-il, c’est à mon tour. »