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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/114

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l’hiver, le rouge l’été ; l’innocence et la passion, les contraires !

— Non pas, dit Paolo.

— Où donc s’uniraient-ils, philosophe ?

— Dans l’amour, dit-il.

— Théorie antédiluvienne ! s’écria en éclatant de rire Donato.

— Dans le rêve, tu veux dire, objecta Léon. L’innocence jointe à la passion ça ferait de l’amour pur. Il n’existe pas. »

Le regard d’Ali s’était élevé sur Paolo, pour se baisser aussitôt.

« Il me plaît de le rêver, répondit Paolo.

— Ses superstitions le consolent, dit bénignement Léon.

— Il n’y a qu’un amour, s’écria Donato, celui qui naquit le jour même de la naissance de Vénus. L’amour n’existe que par la beauté.

— Hélas ! c’est chez la beauté surtout que je nie l’amour, objecta Léon.

— Tu es fou. L’amour et la beauté sont inséparables comme le parfum et la fleur. Qui cueille l’une respire l’autre et s’enivre des deux à condition de ne pas divaguer sentiment et…

— Donato ! murmura Paul en montrant d’un vif regard le jeune de Maurion, qui marchait près de là silencieux, et dont les joues s’étaient colorées sous les ailes un peu basses de son chapeau.

— Eh bien ! ce n’est pas une jeune fille, répliqua Donato en se rapprochant de son ami.

— C’est une âme jeune qu’il ne faut pas déflorer. Regarde ses yeux, comme ils sont chastes ! Son père, évidemment, l’a tenu sous son aile jusqu’ici. Et