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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/157

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vous apporte, sans considérer qui l’a faite. Vous donnez d’ailleurs à mademoiselle un conseil….. bien vague, et qui peut être impossible ou mauvais à suivre.

— Vous le voyez, mademoiselle, reprit Donato, vous avez ici deux amis. Veuillez laisser votre adresse ; nous allons plaider votre cause.

— Mon adresse ! balbutia la jeune fille.

— Sans doute, puisque vous désirez une réponse. »

Elle hésita, rougit, et finit par tirer un petit carnet de poche, sur lequel elle écrivit, et, déchirant le feuillet, le remit à Donato.

Après cela, elle s’enfuit presque éplorée.

« Comment pouvez-vous, s’écria Donato, la traiter ainsi, Léon ? Cette femme a des yeux superbes !

— Dois-je mettre en tête de l’article : Écrit par une femme qui a de beaux yeux ? dit Léon.

— Pourquoi pas ? C’est une raison connue, sinon avouée.

— Ma foi, ce n’est pas mon genre. Le bas-bleu me crispe les nerfs.

— Pourquoi cela ? dit Ali — qui s’était emparé du manuscrit apporté par la jeune fille et le parcourait, tandis que Donato, sans prendre congé, s’échappait.

— Pourquoi ?… Vous ne sentez pas cela, vous ? Est-il rien de plus détestable qu’une femme qui se mêle d’écrire ?

— Je n’en sais rien. Pourquoi ?

— Mon cher, vous êtes agaçant. La chose va de soi.

— Je crois que tout sentiment gagne à être raisonné.