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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/171

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de dépister le bas-bleu, puisque l’espèce ne vous déplaît pas. »

Ali resta quelque temps sans répondre.

« Veuillez m’aider alors dans cette recherche, dit-il enfin ; mon inexpérience a besoin de vous. »

Un rire bruyant fut la première réponse de Léon, qui, se frottant joyeusement les mains :

« À la bonne heure ! allons donc ! Je savais bien que vous en viendriez là. Mon cher, la femme est le philtre nécessaire à l’achèvement de notre vigueur, de nos facultés même, et c’est rester hors de la vie que de ne s’en point enivrer. Ma foi oui, je tâcherai de découvrir votre inconnue ; je ferai parler Donato. »

Et Léon continua de s’égayer sur ce sujet, malgré le silence et la répugnance visible de son interlocuteur, jusqu’au moment où celui-ci le quitta.

Entre sa maîtresse et son ami, Paul était l’homme le plus heureux de la terre. Après les délices de la passion, il goûtait avec Ali les charmes d’une intimité qui devenait de jour en jour plus profonde. Son bonheur avec Rosina, toutefois, n’était pas exempt d’orages. Elle était trop passionnée pour être égale, même pour être juste. Un jour, peu de temps après l’arrivée du jeune de Maurion, Paul était revenu désespéré près de son ami. Une demi-heure après, il est vrai, Rosina le rappelait par une lettre délirante, et le lendemain, plus enthousiaste que jamais, Paul déclarait que cette femme était sa vie même, et qu’avant de la connaître il n’avait encore ni aimé, ni vécu.

À partir de ce moment, toutefois, ces épreuves, de temps en temps, se renouvelèrent. Elles jetaient