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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/295

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pas tout dit. Tu caches à cet égard un sentiment secret ; et c’est cela, vois-tu, qui m’épouvante et me plonge par moments dans une agitation où je souffre des tortures… Me rejeter, toi !… serait-il possible que tu voulusses me rejeter, Aline, toi qui tiens dans tes mains chéries ma destinée ? Mais tu m’aimes : tu ne peux être implacable ; tu ne saurais m’écarter de ton cœur, ni le vouloir. Nous séparer, songes-y bien, est impossible. Et d’abord, j’accepterais tout plutôt……

Je ne suis pas digne de toi, je le sais ; mais impose-moi les épreuves que tu voudras. Purifie-moi par la souffrance, par le temps même, si tu n’as pas assez confiance dans cette flamme de feu sacré qui a renouvelé tout mon être, qui me consume en ce moment loin de toi.

Ah ! mon Ali ! quand je songe à ce que nous sommes l’un pour l’autre, quand je me reporte à ce rêve d’amour céleste vécu là-haut, à cette pénétration si profonde… je sens qu’il est impossible ni à ta volonté, ni à la mienne, et même aux événements, de nous séparer.

Ne le crois-tu pas ainsi ?

Parle-moi, je t’en supplie ! Quand ta lettre m’arrivera-t-elle ? Tu n’es partie que d’hier !…

Nous écrire !… je te le répète, c’est insensé. Des affaires ! Voilà bien… prends un intendant sûr. Que t’importe ? Et puis il n’y a, vois-tu, qu’une solution vraie, simple, qui sans cesse me vient aux lèvres, que je n’ose te répéter, puisque tu ne réponds pas ; mais la vérité tout entière est que nous ne pouvons pas être séparés. Quoi que tu décides, ami, amant, époux, je suis à toi de toutes mes facul-