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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/383

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viduellement, voilà tout, et, sous l’empire des lois qui refusent à la femme la liberté, le travail fructueux, une éducation sérieuse et le droit commun, rien de plus ne peut se faire.

« Quelques-unes de nos ouvrières, des plus jeunes et des plus intelligentes, passent dans l’école. Au bout de trois ans, nous plaçons nos institutrices dans les communes rurales, où la plupart ont encore besoin de notre aide, car le travail égal de la femme est, vous le savez, payé moitié de celui de l’homme, et c’est du pain seulement que l’État accorde aux instituteurs de la nation.

— Vous devez, dis-je, avoir beaucoup de peine à maintenir un certain ordre parmi cette population flottante de femmes sans éducation, sans moralité peut-être…

— Je n’admets personne sans informations préalable, et je me vois forcé de refuser celles qui ont pris l’habitude du vice, et qui se serviraient de cette maison comme d’une simple hôtellerie. Je songe pour celles-là… Mais les moyens manquent, hélas ! Vis-à-vis de celles que j’accueille, voici le moyen que j’emploie le règlement de la maison leur est soumis tout d’abord ; elles le lisent ; on le leur explique au besoin, et elles sont mises en demeure de l’accepter, ou de s’y soustraire par l’isolement.

« Si elles ont des observations à faire, on les écoute ; mais comme il s’agit en ce cas de changer une loi commune, toutes les ouvrières sont consultées, et accueillent ou repoussent la modification. Ce cas est fort rare.

« Chacune de nos pensionnaires, en toute connaissance de cause, a donc apposé sa signature au bas