Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/197

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d’une magnificence incontestable. Le sujet est simple ; la façon dont il est traité donne à quelques scènes de l’ouvrage des proportions grandioses. C’est le propre du talent d’élargir tous les sujets.

Les Deux Filles de M. Plichon, le troisième ouvrage de l’auteur, est supérieur, à beaucoup de points de vue, au Mariage scandaleux. C’est encore d’un mariage qu’il s’agit ; mais il n’a, cette fois, rien qui paraisse devoir blesser les convenances sociales des héros. M. Plichon ancien notaire, a deux filles. Le comte de Montsalvan, fiancé à la plus jeune, et sur le point de l’épouser, s’éprend peu à peu, et sans s’en douter, de l’aînée, âme fière, raison solide, esprit élevé ; tandis que la jeune Blanche, le comte s’en aperçoit assez à temps, n’a été séduite que par l’éclat d’un titre. L’existence calme, solitaire et campagnarde que rêve Montsalvan paraît convenir peu à la jeune mademoiselle Plichon. Édith, l’aînée des deux sœurs se laisse, au contraire, aller à de pareils rêves qui concordent avec l’élévation de ses sentiments. C’est donc, sans que personne s’en froisse, l’aînée des demoiselles Plichon que Montsalvan épouse, au lieu de Blanche. Rien n’est plus charmant et plus séduisant que la façon tout à fait pénétrante dont naît et se fonde sur la conformité des idées les plus nobles et les plus justes la passion de Montsalvan et d’Édith.

Si le Mariage scandaleux est un livre hors ligne déjà, les Deux Filles de M. Plichon sont un progrès