Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

curé devint très-taquin pour Jacques. Il n’allait pas moins souvent visiter l’école, au contraire ; mais si sa bonne volonté avait été importune, sa malveillance fut insupportable. Il reprenait sur ce qu’il ne comprenait pas, troublait la classe de longues et pédantes dissertations, conseillait toujours autre chose que ce que l’on faisait, et, soit hasard, soit intention, interrogeait surtout les plus mauvais élèves, en ayant soin de noter leurs réponses. Ces notes, sans doute, ont été transmises à M. le recteur, madame, et ont dû lui donner une bien triste idée du niveau de l’instruction à la Roche-Néré.

Les choses en vinrent au point que Jacques déclarait n’y pouvoir tenir. Toute la discipline de l’école était relâchée. Naturellement brouillon et bavard, M. le curé ne s’aperçoit jamais qu’il perd le temps et le fait perdre aux autres. Le blâme tacite qu’il jetait journellement sur les méthodes de l’instituteur était compris des élèves et altérait chez eux la confiance, le respect et