Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/49

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Le jour de l’enterrement du vieux David, il faisait grand froid. L’hiver était venu tout d’un coup. Le vent du nord emportait les feuilles et plait les arbres ; la terre était dure et résonnait sous les pas. Cependant, tous les pénitents de la confrérie vinrent pour l’enterrement, et je me rappelle que ça faisait frissonner, moitié de froid et moitié de peur, cette longue procession d’hommes blancs, pieds nus.

— Qu’est-ce donc que vos pénitents ? demandai-je à la Chambelaude.

— Comment ! vous ne savez pas ce que c’est que les pénitents ? On ne voit donc rien par chez vous ? Les pénitents, il y en a par tout le pays, et à Limoges plus qu’ailleurs, des blancs, des noirs, des gris. Chez nous, ils sont blancs, et leur longue robe leur tombe jusqu’aux pieds, et ils ont une cagoule[1] sur la tête, où il y a deux trous à l’endroit des yeux. Pas moyen, là-dessous, de reconnaitre son père, et c’est le plus beau ; car si l’on

  1. Capuchon.