Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/72

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pays. Ces deux jeunes gens s’étaient fiancés, comme on fait souvent chez nous, par le seul fait du cœur, et de l’amitié qui les portait l’un vers l’autre. Sans savoir comment cela avait commencé (ils ne se le rappelaient point eux-mêmes) on les voyait toujours ensemble. Aux veillées d’hiver, Baptiste n’avait pas de tranquillité qu’il n’eût trouvé moyen de se placer auprès de Mélie. Il ne dansait point avec d’autres aux assemblées, et là, comme ailleurs, tant que Baptiste n’était pas encore arrivé, les yeux de la fillette jetaient à l’entour, de dessous leurs paupières baissées, de longs regards, qu’elle croyait bien abrités, mais qui faisaient sourire nos commères, se disant entre elles : — Voilà un nouveau ménage et qui ne sera pas le moins joli !

Par malheur, car il y a toujours du malheur au monde (et comme s’il n’y avait pas assez de celui qui vient d’accident, il y a les malheurs que les hommes se font), par malheur donc, en même temps qu’arrivaient les beaux vingt ans de Baptiste, arriva pour