Page:Leo - Une vieille fille.pdf/16

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la contemplait, indécis. Elle s’élevait à gauche au-dessus de la route ; elle n’avait qu’un étage et paraissait très-petite ; mais, entourée de feuillages et de fleurs comme un nid, elle semblait recéler un bonheur poétique. La partie du terrain qui longeait la route n’était qu’un talus escarpé ; mais on apercevait à peine le gazon entre les massifs de lilas, de cytises, de groseilliers et de jasmins. La maison elle-même se cachait à demi sous la verdure : une vigne la tapissait au midi ; des gobéas, des clématites, des chèvrefeuilles s’entrelaçaient au couchant, des volubilis roses et bleus grimpaient aux fenêtres. Une petite porte en bois sur la route était l’entrée de cette habitation. Le jeune Allemand la poussait pour entrer, quand son nom, jeté dans une exclamation, lui fit tourner la tête : Albert ! — Samuel ! s’écria-t-il à son tour. Il se trouvait dans les bras d’un ami.

— Te rencontrer ici me semble un rêve, dit le nouvel arrivant, jeune homme brun, aux ma-