Page:Leo - Une vieille fille.pdf/165

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du monde ? Et surtout elle avait failli à son devoir ; elle qui, à double titre, par le sexe et par l’âge, devait être prudente, elle avait obéi aux caprices d’un jeune homme. Oui, mais ce jeune homme était Albert !…

— C’est envers lui surtout que je suis coupable, se dit-elle ; j’aurais dû le quitter le soir du jour où il a découvert une femme encore jeune dans son amie. C’est pour lui que je dois être forte et je le serai !

Elle arracha son joli bonnet, ôta une petite robe de toile à raies bleues qu’elle avait ce jour-là, et reprit son vieil ajustement. Puis, forte d’exaltation et prête à soutenir la lutte, elle rentra au salon, où, plein de tristesse et d’inquiétude, Albert l’attendait. En entendant ouvrir la porte, il se leva pour aller au-devant de Marie ; mais, en la voyant, il demeura stupéfait. Après un instant de silence :

— Que signifie cette mascarade ? s’écria-t-il ; Marie, cela est indigne de vous.