Page:Leo - Une vieille fille.pdf/183

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referma sur lui. Cependant il y eut dans l’air de cette femme, ou dans l’air de cette maison, quelque chose qui émut l’espérance ou le pressentiment d’Albert. Afin de surveiller les abords de cette demeure, il chercha sur la place un logement vacant, et il eut le bonheur d’en trouver un qui était assez proche de chez madame Muller pour qu’il put voir, des fenêtres, toutes les personnes qui entraient chez cette dame ou qui en sortaient. C’était une chambre au troisième étage, dans la maison d’un marchand mercier, dont le magasin occupait le rez-de-chaussée. Albert en prit possession. Accoudé sur sa fenêtre une moitié du jour, il employa l’autre moitié à parcourir la ville. À l’heure des cérémonies religieuses, on le voyait successivement dans tous les temples ; il allait des promenades fréquentées aux points de vue solitaires, attentif, inquiet, cherchant toujours.

Il y avait une semaine qu’Albert était à Berne quand un jour, passant devant la porte de ma-