Page:Leo - Une vieille fille.pdf/187

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tait fortement dans cette maison où il soupçonnait toujours que pouvait être Marie ; et cependant, plus il y pénétrait, plus cet espoir s’affaiblissait en lui. Peut-être même n’était-ce que faute d’un autre aliment que l’espérance d’Albert s’attachait là, et c’était par la même raison que la connaissance de Frantz lui était précieuse, malgré le peu d’avantage qu’elle paraissait offrir à sa recherche.

Secondés l’un et l’autre par une bonne volonté mutuelle, ils étaient intimes au bout d’un mois. Il se trouva que Frantz, qui était très-répandu à Berne, connaissait le propriétaire du logement d’Albert. Bon gré, mal gré, il présenta son ami dans la maison, et le recommanda chaudement aux soins de madame Leüg, la femme du marchand mercier. Albert ne put s’empêcher de reconnaître par quelques visites les soins et les complaisances dont il fut l’objet. Son air sérieux et triste lui attira l’estime du mercier, un digne homme qui déclamait sou-