Page:Leo - Une vieille fille.pdf/193

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présent, amoureux de plaisirs et de vanité, quoique riche. Mais Albert ne remarqua point ce propos et ne vit pas davantage qu’à ce moment Louisa rougit en baissant la tête sur son ouvrage. Cependant il ne lui avait pas échappé que cette jeune fille avait un esprit distingué, un caractère aimable, et quelquefois il s’arrêtait à causer avec elle, non sans intérêt et plaisir. Mais cela ne diminuait pas sa tristesse, et sa recherche, quoique de plus en plus dénuée d’espérance, avait pris chez lui le caractère d’une habitude ou d’un instinct.

Dix mois se passèrent ainsi.

Un jour, il vint de Leipzig une lettre à l’adresse d’Albert. Elle était de Frantz. Il y avait ce post-scriptum : « À propos, j’ai à vous mander une curieuse nouvelle touchant ma cousine Marie Dubois, que vous connaissez bien. Ma sœur a reçu d’elle une lettre d’adieu où Marie lui annonce qu’elle part pour les États-Unis, à la suite d’une famille anglaise, en qualité d’institutrice. Notez qu’elle ne dit pas le nom de cette