Page:Leo - Une vieille fille.pdf/197

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— Qu’appelez-vous bonheur ? demanda le triste Albert.

— Louisa Leüg, pardieu ! Et pourquoi ne l’appellerait-on pas ainsi ? Elle est douce, belle, sage, instruite, charmante. Elle vous aime. Pourquoi ne l’épouseriez-vous pas ?

— Vous rêvez, Frantz. Mademoiselle Louisa ne m’aime pas, et d’ailleurs…

— Je viens de causer avec le père Leüg, et j’ai bien vu qu’il ne demandait qu’à vous donner sa fille. Mais il n’y a que vous qui ne sachiez pas cela. Tout le monde vous marie avec elle.

— On a tort, dit Albert.

— Eh bien, vous l’avez compromise. Belle récompense pour leur amitié !

— Est-ce ma faute, Frantz, si nous avons de telles mœurs, qu’un homme ne puisse un moment s’arrêter près d’une femme sans la compromettre ? Ai-je donné le moindre fondement raisonnable à cette opinion ?

— Soit ; mais si ce n’est pas votre faute, ce n’est