Page:Leo - Une vieille fille.pdf/200

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mais je vois à présent que vous allez me suivre, serait-ce en enfer.

— Je suis fou, se disait Albert en chemin. Une seule pensée m’occupe, et j’y rapporte les actions d’autrui. C’est quelque bizarrerie de Frantz.

Mais lorsque Frantz s’arrêta devant la maison qu’il habitait et qui était celle de madame Muller, Albert devint pâle et tremblant.

Pourtant, il se disait encore :

— Il me mène chez lui. Quoi de plus simple ! Ce n’est pas la première fois.

Comme à l’ordinaire, Frantz lui fit monter l’escalier ; mais, au lieu de conduire Albert dans sa chambre, il frappa doucement à la porte d’une autre pièce. La porte s’ouvrit, et une femme parut. Albert jeta un grand cri, un cri par lequel un an de souffrance acclamait une vie de bonheur ; puis il fléchit sur ses genoux et faillit s’évanouir aux pieds de Marie.

Presque aussi émue que lui et disant seulement d’une voix entrecoupée :