Page:Leo - Une vieille fille.pdf/39

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si chétive jusqu’ici, car j’ai pu malaisément me suffire à moi-même, de pouvoir influer sur l’avenir d’un homme plein de valeur, je le crois ? Monsieur Schæffer, mettez-vous en idée dans une situation où vous seriez assez fort, assez puissant pour donner du bonheur à un autre. Ne sentez-vous pas que vous seriez beaucoup plus heureux de rendre un pareil service que vous ne l’êtes à présent de le recevoir ?

— C’est vrai !

— Eh bien, remerciez-moi si vous voulez ; je vous remercierai à mon tour, et nous serons quittes.

— Permettez-moi une question, dit le jeune homme en montrant sur la table à ouvrage un porte-journaux commencé, au milieu d’un amas de laines, de velours et de perles, ces ouvrages de luxe, vous ne les faites pas pour vous ?

— Non, répondit-elle, je ne pourrais vivre sans travailler un peu.

— Et à cause de moi, n’est-ce pas ? vous tra-