Page:Leo - Une vieille fille.pdf/71

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sa capote bleue flottaient au vent. Albert, lui aussi, paraissait joyeux, et ses yeux, qui brillaient sous son feutre brun, comptaient les mouchetures que faisait la terre humide aux bas blancs de Pauline, qui tantôt prenait, tantôt abandonnait son bras. Mademoiselle Dubois marchait près d’eux, les accompagnant sans les gêner, et le plus souvent allait seule au bord de la route, enveloppée dans son mantelet noir et coiffée d’un chapeau de paille brune, frais encore, mais dont la coupe remontait bien à cinq ans. Les buissons de la route étaient blancs des fleurs de l’aubépine. On voyait dans les prés les bouquets gigantesques des cerisiers et des poiriers fleuris ; les pommiers couverts de petites feuilles montraient déjà le rose vif de leurs boutons. De chaque côté du chemin fermes et villas s’épanouissaient à l’envi sous la robe printanière. Dans les champs, on apercevait çà et là des travailleurs courbés. Le paysan vaudois, avec sa veste brune, passait en disant bonjour. Guidé par le son des clochettes, on en-