Page:Leopardi - Poésies et Œuvres morales, t1, 1880, trad. Aulard.djvu/295

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cette plage où tu ne présentes à ma vue que de joyeuses collines et des plaines spacieuses. Et encore, bien que je fusse sans remords, j’accusais ton rayon gracieux quand, dans les lieux habités, il m’offrait au regard des hommes ou qu’il offrait d’autres hommes à mon regard. Maintenant je le louerai toujours, soit que tu m’apparaisses voguant parmi les nuages, soit que, sereine dominatrice de la plaine éthérée, tu regardes ce déplorable séjour des hommes. Tu me reverras souvent, seul et muet, errer dans les bois et sur les vertes rives, ou m’asseoir sur l’herbe, content s’il me reste assez de cœur et d’haleine pour soupirer.