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XXIV

LE REPOS APRÈS LA TEMPÊTE.

(1831.)


La tempête est passée : j’entends les oiseaux faire fête, et la poule, retournée sur la route, répéter son chant. Voici que le beau temps éclate, là, au couchant, sur la montagne : la campagne se dégage et le fleuve apparaît clair dans la vallée. Tout cœur se réjouit, de tout côté se réveille le bruit et le travail habituel recommence. L’artisan, pour regarder le ciel humide, avec son ouvrage à la main, s’avance en chantant sur sa porte ; à l’envi sortent les jeunes femmes pour recueillir de l’eau de la pluie nouvelle ; et le jardinier répète, de sentier en sentier, son cri journalier. Voici que le soleil revient, voici qu’il sourit sur les collines et les villes. La famille ouvre les balcons, ouvre les