Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rées comme de véritables livres, comme les meilleures études de critique approfondie sur le roman, sur le théâtre et sur les principaux écrivains modernes. Zola embrassa tous les genres de littérature. Rien de ce qui appartenait au monde de l’écriture ne lui fut étranger. Il pratiquait le vers fameux de Térence dans l’univers littéraire. Poésie, contes, romans, critique, histoire, philosophie, journalisme, théâtre, il n’a trouvé aucun des modes de manifestation de la pensée indigne de son attention, au-dessous de son talent. Ceci ne veut pas dire qu’il ait réussi dans tous les genres. Le feuilleton populaire, par exemple, n’avait eu en lui qu’un producteur très ordinaire, un concurrent inférieur aux fournisseurs en renom des éditeurs de livraisons et des deux quotidiens spécialistes du roman d’aventures. Dans le journalisme politique, où il figura quelque temps, notamment comme courriériste parlementaire, à la Cloche de Louis Ulbach et au Corsaire de Portalis, il passa inaperçu. A cette époque, cependant, où le télégraphe et le téléphone n’avaient pas remplacé la plume, où les journaux ne se contentaient pas de couper et de réduire l’analytique, où chaque physionomie de séance avait son originalité et sa tonalité, selon la nuance du journal, où les comptes rendus de l’Assemblée de Versailles, alors très suivis par le public, étaient, selon les rédacteurs, pittoresques, humouristiques, passionnés, violents, ces articles de critique parlementaire constituaient un genre où des journalistes comme Edmond About, Henry Fouquier, Camille Pelletan, Charles Quentin et bien d’autres s’illustraient. Pareillement, dans le théâtre, il ne rencontra guère de succès que grâce à la collaboration de William Busnach, un habile arrangeur de ses romans célèbres, l’Assommoir, Nana.