Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/188

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exécutions par les prussiens, dans leur marche victorieuse, de volontaires des corps francs, de mobilisés pas encore incorporés ou habillés, d’instituteurs, de patriotes défendant, derrière la haie ou la barricade, leur village et leur champ. Ces indignations devaient par la suite se renouveler, de plus en plus éloquentes : ce juste blâme est demeuré la flétrissure des Allemands fusilleurs. Certes, ces députés de la gauche eurent raison de dénoncer, par la suite, aux électeurs patriotes, lors des inaugurations de monuments commémoratifs, les odieux assassinats commis par les Allemands sur de malheureux francs-tireurs, sous le prétexte que leur uniforme n’était pas régulier, et qu’ils ne pouvaient être ainsi considérés comme belligérants. Aucune de ces bouches parlementaires sonores ne laissa tomber à l’Assemblée, ou ailleurs, la flétrissure que méritaient ceux qui, dès le premier choc de guerre civile, fusillèrent, comme des partisans, hors les lois militaires, hors les usages des peuples civilisés, des prisonniers de guerre, des combattants régulièrement incorporés, pris en service commandé. Quand on aura à constater, dans les pages qui suivent, d’autres excès, et de sanglantes représailles, il sera juste de se souvenir que du côté de Versailles fut maintenue l’affreuse jurisprudence, inaugurée par les prussiens, de l’assassinat des prisonniers de guerre.

ÉMOTION À LA COMMUNE EXÉCUTIVE

Paris, durant cette matinée tragique, avait ignoré les événements. On avait bien entendu le canon, comme un grondement confus et lointain, mais seulement dans les quartiers de l’ouest. À Belleville, à Montmartre, à la Bastille, dans les arrondissements du sud et sud-est, on n’avait rien perçu, rien soupçonné même. Le Mont-Valérien, dont