Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/172

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Lancret, les Chardin, tout cet art à la fois intime et féerique, réaliste et poétique, dont Greuze, Watteau et Boucher sont les maîtres. Il est fort présumable que de ces visites fréquentes et passionnées à la collection d’œuvres du xviiie siècle soit venue au poète l’idée de peindre à son tour, avec des verbes et des rimes, en des tableautins agréables, les personnages de Boucher dans les décors de Watteau. À noter qu’on trouve, dans les Romances sans paroles, deux ou trois pièces qui semblent échappées du recueil des Fêtes galantes.

À moins qu’il n’y ait eu tout simplement caprice de poète, — comme celui que l’auteur des Orientales et de Hernani confessait dans sa préface, disant qu’il n’y avait qu’une fantaisie poétique qui l’avait engagé à se promener en Orient, durant tout un volume, comme il lui avait plu de donner un portail espagnol à l’édifice dramatique composite qu’il dressait déjà tout construit dans son cerveau. Peut-être aussi devons-nous les Fêtes galantes à une impression très forte produite par la Fête chez Thérèse, pièce des Contemplations, pour laquelle Verlaine éprouvait une admiration telle que c’est la seule poésie d’un auteur connu que je lui entendis réciter par cœur. Il n’avait pas grande mémoire récitante et l’on ne trouve presque jamais de citations dans ses œuvres en prose.

Le livre n’eut pas un très grand succès. La presse en parla à peine.

La première édition, fort coquette, très recherchée des bibliophiles, parut en format in-18 sur papier du Japon, 54 pages. Le titre est ainsi présenté : Paul Verlaine. — Fêtes Galantes. — La vignette de l’éditeur (Un laboureur bêchant au soleil levant, avec la devise : fac et spera) et au bas : Paris, Alphonse Lemerre, éditeur. Pas-