Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/212

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poète. La sévérité outrancière dont il fit montre dans le « médaillonnet » de Leconte de Lisle ôte de la rigueur et enlève de l’autorité à ses autres portraits-charges.

Nous avons déjà cité une phrase du « médaillonnet » de Paul Verlaine. Le voici en entier :

Un Baudelaire puritain, combinaison funèbrement drôlatique, sans le talent net de M. Baudelaire, avec des reflets de M. Hugo et d’Alfred de Musset ici et là : tel est M. Paul Verlaine. Pas un zeste de plus ! Il a dit quelque part, en parlant de je ne sais qui, cela, du reste, n’importe guère :

                                                         … Elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

Quand on écoute M. Paul Verlaine, on désirerait qu’il n’eût jamais d’autre inflexion que celle-là.

Cette boutade est peut-être spirituelle, mais c’est insuffisant comme critique.

Je terminerai l’évocation de ces « médaillonnets », aujourd’hui fanés, oubliés, et qui n’ont qu’un intérêt rétrospectif, par celui-ci, qu’on me permettra de citer. J’ai assez de fois, dans ces pages, et ailleurs, témoigné de mon admiration pour Barbey d’Aurevilly pour indiquer qu’il ne ménageait guère ceux qui, comme Verlaine et moi, avions pour lui une déférence peut-être excessive.

Bien que je fusse son collaborateur au Nain Jaune, à cette époque, et que je l’eusse remplacé, à plusieurs reprises, comme critique dramatique à ce journal, en lui laissant, bien entendu, les émoluments, pendant qu’il se reposait à Valognes-en-Cotentin, où il composait le beau roman du Chevalier Destouches, on verra qu’il ne fut pas plus indulgent pour moi que pour mes amis et nos maîtres.

Voici mon « médaillonnet », que je reproduis surtout