Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/213

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pour montrer que Barbey ne « bénissait « pas ses plus grands admirateurs, je puis dire ses amis, car j’eus l’honneur d’être du nombre.

Écho grossi d’André Chénier, écho de M. Hugo Renaissance, écho d’écho, puisqu’il est aussi l’écho de M. Théodore de Banville, M. Edmond Lepelletier a donné deux pièces au Parnasse Contemporain. La deuxième, le Léthé, malheureusement, ne fait pas oublier la première, laquelle s’appelle l’Attelage, un poème grec et mythologique. L’auteur s’est mis à sonner de ce vieux cor de chasse de la mythologie grecque, pendu à la porte de tous les marchands d’habits, vieux galons poétiques de ce temps de carnaval. Il chante « Cléobis et Biton », sujet digne de la main résurrectrice du peintre de Lycus et d’Homère, mais qui, tel que le voici, n’est plus que cette vieille gravure d’hôtel garni, qui empêcherait de louer la chambre.

Tous les Parnassiens furent ainsi sévèrement portraicturés par Barbey d’Aurevilly, et cette critique outrancière et amusante contribua à attirer l’attention sur eux, répandit le nom qu’ils avaient pris pour se grouper et prépara l’oreille du public à leurs œuvres futures.

Barbey d’Aurevilly expliqua ensuite, dans un dernier article du Nain jaune, la portée de ces « médaillonnets ».

Qu’ai-je voulu prouver et mettre dans une violente lumière, dit-il, si ce n’est le caractère exclusivement imitateur d’un livre aux prétentions exorbitantes, et cette preuve je crois l’avoir faite, non pas seulement en bloc, mais par le menu le plus menu, en examinant nom par nom, et pièce de vers par pièce de vers, la poésie de chacun des trente-sept poètes de ce plaisant Parnasse.

Dans l’impossibilité où j’étais de citer tous les vers d’un livre qu’il faudrait copier tout entier pour convaincre le lecteur de l’inanité de son contenu, de l’immense ennui qui s’en épanche, j’ai signalé l’origine de chaque poésie de ce malheureux livre, où il n’y a que des imitateurs, et j’ai mis à chacun