Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/486

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faite pour assurer une demeure au donataire, que traquaient divers créanciers.

Les mauvaises fréquentations et les funestes habitudes alcooliques de Verlaine se reproduisirent durant toute l’année 1884. Mme Verlaine avait trouvé à Coulommes un voisin, nommé Dane, qui n’était pas favorable à Verlaine et ne se gênait pas pour lui faire des remontrances. Il conseillait à Mme Verlaine, puisqu’elle ne pouvait empêcher son fils de boire et de dépenser son argent avec des garnements du pays, et quelques-uns venus exprès de Paris, invités par Verlaine qui les défrayait, de se séparer de lui. À la suite d’une querelle plus violente, accompagnant une pressante demande d’argent, Mme Verlaine voulut suivre le conseil de M. Dane : elle signifia à Paul qu’elle ne voulait plus vivre sous le même toit que lui. Elle mit aussitôt sa résolution à exécution. Elle se retira dans l’asile que lui avait offert ce voisin bien empressé. L’âge de Mme Verlaine, 76 ans, exclut toute appréciation fâcheuse sur l’influence de ce voisin et sur son hospitalité. Toutefois, Verlaine l’accusa, à plusieurs reprises, de s’être emparé de l’esprit de sa mère, affaibli par l’âge et par les malheurs, pour lui extorquer le peu d’argent qui lui restait.

À la suite de cette scène et de ce départ, le 9 février 1885, Verlaine vint à Paris. Il descendit rue d’Amsterdam, à la taverne anglaise Fox, Austin’s hôtel. Le capiteux whisky et le stout lui firent sans doute, en cette circonstance, choisir ce logis, qui n’était pas dans son quartier ordinaire. Quand il venait à Paris, car il fit plusieurs courts voyages pour la publication de son volume Jadis et Naguère, et pour traiter avec l’éditeur Vanier des Mémoires d’un veuf et des biographies d’Hommes du Jour, il logeait 5, rue de la Roquette, chez