Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/487

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le marchand de vins-tabacs Courtois. C’était dans le voisinage de son ancienne demeure, du no 17 de la rue de la Roquette.

En descendant auprès de la gare Saint-Lazare, il ruminait peut-être le projet de retourner en Angleterre : c’était son habitude à la suite des scènes et des bouleversements domestiques. Il était probablement, quand il quitta Coulommes, sous l’influence de l’ivresse. Il est certain qu’il n’avait plus sa raison, et qu’il avait perdu toute retenue et tout sentiment du devoir, quand il partit de la taverne anglaise, le surlendemain, pour revenir à Coulommes.

Alors, le 11 février 1885, se passa une scène à jamais regrettable, que je voudrais effacer de la vie de Verlaine, et ne pas mentionner dans ce travail, mais que je considère comme devant y figurer, d’abord parce que c’est un fait assez important dans l’existence du poète, reconnu par lui-même dans l’ouvrage Mes Frisons, et ensuite, parce que, mal connue, non étayée par des preuves, l’affaire de Vouziers, par la suite, pourrait être dénaturée, grossie, et susceptible, comme l’affaire de Bruxelles, de fournir un texte à la calomnie et à la sottise. Comme la condamnation de Bruxelles, nous l’avons démontré, fut motivée seulement pour coups et blessures, la condamnation de Vouziers vise uniquement des violences et des menaces. Il n’y a donc pas eu, comme d’aucuns l’ont insinué, de poursuites, et même d’accusations, dans les deux affaires, pour d’autres faits que ceux de violences.

Il est assez pénible, assez affligeant, ce procès de Vouziers, sans qu’on cherche à y ajouter des ignominies.

Voici les faits dans toute leur douloureuse exactitude :

Le 11 février 1885, Verlaine revenait de Paris, non