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Dis donc à Schwob de me venir voir le plus tôt possible.

Ton bien affectionné
P. Verlaine.
Hôpital Broussais.


Nouvelle sortie au printemps, puis retour à Broussais à l’automne.


Paris, le 3 novembre 90.
Mon cher Edmond,

Je t’écris ceci de Broussais, cette fois, ça devient proverbial, mais ça n’en est pas plus drôle, pour te faire part d’une réflexion au sujet d’un assez long travail — impressions plutôt douces et d’humeur sans fiel aucun, intitulé : Mes Hôpitaux ! Je dis : assez long : j’en ai douze pages très serrées, et la chose susceptible d’une suite de cette dimension, qu’il me serait extrêmement facile de mener à bonne fin, tant je possède mon sujet, ou plutôt tant, hélas ! mon sujet me possède ! Or, ce travail ne pourrait-il pas passer, soit en Variétés, soit en feuilleton 2, 3 ou 4, selon la coupe, dans un de tes journaux, Écho de Paris, etc. ?

Réponds, veux-tu bien ?

Je ne sais quand sortirai d’ici. Je t’irai voir un ou deux jours en ton Bougival, non, bien entendu, sans l’avoir prévenu.

Et tout à toi,
P. Verlaine.
Hôpital Broussais, salle Lassègue, 28.


Nouvelle attaque de rhumatisme au début de l’année 1891. Il change d’hôpital. Le voici à Saint-Antoine.


14 janvier 91.
Cher ami,

Il y a trois jours, mon maudit rhumatisme, sans doute réveillé par le froid intense, m’a de nouveau pincé. Cette fois, au poignet gauche, si bien que me voici infirme de tout un côté du corps ! Et douloureux ! Je me suis immédiatement « constitué » à l’hôpital Saint-Antoine, salle Bichat, 5, où on