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dans les principaux ouvrages du poète : les Poèmes Saturniens, les Fêtes galantes, les Romances sans paroles, Sagesse, Jadis et Naguère, Parallèlement et Bonheur.

Ce volume ne saurait dispenser les amis de la poésie de lire et de posséder Verlaine intégral, mais il suffit, surtout à l’étranger, pour donner une idée suffisante du grand poète. Ajoutons que le Choix de poésies peut être mis dans toutes les mains, et pourrait figurer sur un catalogue de librairie classique.

Il me reste à parler d’un livre dont j’ai déploré la publication. Il s’agit des Invectives, ouvrage posthume. Je ne veux pas recommencer les polémiques que l’apparition de cet ouvrage suscita. L’éditeur Vanier est mort. Je tiens seulement à déclarer de nouveau que, si Verlaine avait vécu, il eût sagement, loyalement et avantageusement biffé certaines de ces Invectives, précisément celles qui ont soulevé le plus de clameurs, qui ont attiré le plus d’hostilité à sa mémoire de poète. Ce sont les Invectives qui ont arrêté l’effort du comité du monument, et indisposé un grand nombre de personnes, d’abord favorables. L’éditeur Vanier avait sans doute acquis, moyennant quelques pièces de cent sous, ces satirettes, indignes du poète, facéties plutôt que poèmes. Verlaine écrivaillait ces fantaisies-là pour s’amuser, pour soulager sa bile, comme il dessinait à la plume en marge de ses lettres, sans y attacher d’autre importance. On riait de ces « blagues » entre camarades. On ne pensait pas que ces improvisations, souvent malvenues, et toujours malveillantes, — sauf deux ou trois pièces comme la fameuse Ode à Metz, insérées là par l’éditeur pour corser le volume, — dépasseraient jamais le cercle des camarades de café. Pressé d’argent, certains jours de flânerie et de grande soif, Verlaine venait