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— Tiens, voilà Armand ! Comment vas-tu, mon cher ? N’est-ce pas une horreur que d’être enfermés de nouveau dans ces sombres et affreux cachos ? Mais, quoi ! tu n’as pas l’air à moitié aussi embêté que quelques uns d’entre nous.

Armand ne fut pas sans tressaillir lorsque son ci-devant héros l’aborda : la scène qui s’était passée chez M. de Courval se présenta à son esprit avec tous ses affligeants souvenirs ; mais il répondit tranquillement qu’il était très-content, quant à lui, de reprendre ses livres.

De Montenay, qui ne soupçonnait pas qu’il avait irrévocablement perdu toute influence sur Armand et qui interprétait mal sa réserve, lui dit en riant :

— Je t’en prie, ne cherches pas à faire le sage ; viens plutôt, comme un bon garçon, m’aider à trouver à emprunter une clef pour ouvrir mon coffre. J’ai perdu la mienne et je me sens trop malheureux pour la chercher.

— Je suis bien fâché de te refuser, de Montenay, mais je ne puis laisser traîner mes livres. Il faut que je les serre avant que la cloche sonne.

Victor le regarda fixement et en silence. Comment son sectateur, son adorateur, avait-il pu jeter de côté son allégeance et refusait-il maintenant ses propositions ? C’était tout à la fois incroyable, humiliant et mortifiant.

— Que diable as-tu donc ? lui demanda-t-il