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nerait aux racines et aux champs, interrompit aigrement M. de Courval. Paul Durand a tous les moyens et le jugement, je pense, de faiie choisir une profession libérale à un jeune homme qui possède de si rares aptitudes : L’autre peut remplacer son père sur la ferme. Mais il faut que j’aille féliciter mon vieil ami sur les triomphes de son fils ! Viens-tu, ma sœur Julie ?

— Vraiment, il faut que tu m’excuses. Je ne connais pas du tout ces gens là, et le temps est trop chaud pour faire de nouvelles connaissances.

— Ou pour en renouveler d’autres qu’on est bien aise d’oublier, ajouta de Montenay.

— Mon oncle, je serai heureuse de vous accompagner, parceque, non seulement je connais « ces gens-là, » mais je les aime !

Ce disant, Gertrude secoua les falbalas de sa robe de mousseline et passa près de Montenay sans même daigner le regarder.

Celui-ci fronça les sourcils, lorsqu’il la vit s’avancer au milieu des sourires et des saluts de ses amis vers le groupe d’heureux parents, au milieu duquel se trouvait Armand. Un mot ou deux à lui ; une amicale poignée de main au père ; quelque babil confidentiel avec la tante Françoise, tandis que M. de Courval félicitait Durand avec chaleur, et invitait ses fils à venir le voir souvent, soit à la ville, soit à la campagne, — car il possédait une belle et confortable résidence à Montréal où il allait avec sa famille passer les longs mois d’hiver : — ce fut là toute leur entrevue.