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existait non-seulement entre lui et son monsieur de frère, mais aussi les amis de ce frère.

Pendant qu’il repliait sa lettre et qu’il la mettait dans son portefeuille de poche, Armand lui demanda :

— Paul, à quoi penses-tu ?

— Je pense à l’aise avec lequel tu gagnes ton pain quotidien.

— Tu sais que toutes choses ont un commencement. Comme de raison, je ne puis rien faire à présent ; mais lorsque j’aurai subi mon examen et que je serai pour de bon entré en lice, les affaires changeront d’une manière étonnante.

— Les paroles ne coûtent pas cher ! dit Paul d’une manière renfrognée.

— Les moqueries non plus, quoiqu’elles n’en soient pas plus agréables pour cela ! répliqua l’autre qui commençait à se sentir aigri par la persistante mauvaise humeur de son frère.

— Oh ! tu dois passer par-dessus le franc parler, ou la rusticité, comme je pense que tu dois appeler cela, d’un grossier cultivateur comme moi, reprit ironiquement Paul. Je n’ai pas les avantages du vernis de la ville.

— Que veux-tu dire, Paul ? Fais connaître toute ta pensée comme un homme ; le peux-tu ?

— Eh ! bien, voici ; ici tu es habillé et servi comme un grand seigneur, régalant l’aristocratie, recevant de l’argent je suppose quand il te plaît d’en demander, et qu’est-ce-que tu