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Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/139

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fais pour tout cela ? D’un autre côté, moi, sans ces prétentions et ces dépenses, je me lève tous les matins avant cinq heures ; je marche toute la journée sur la ferme par tous les temps et tous les chemins, toujours travaillant comme un esclave sous les brûlants rayons du soleil ou à la pluie glacée.

— C’est toi qui l’as voulu ; ainsi tu n’as pas besoin de chicaner personne pour cela. Combien haut as-tu proclamé, à ta sortie du collège, que tu ne serais pas un rongeur de livres, ni un galérien enchaîné à un pupitre moisi, mais que tu choisirais la vie libre et indépendante du cultivateur ? Notre père t’aurait volontiers donné une profession, si tu lui avais demandé.

— Non, un de cette vocation dans une famille, c’est assez. Il faut qu’il y en ait un qui cherche le pain et le beurre des autres, ou il pourrait arriver qu’ils connaîtraient la faim.

— Ah ! ça, mon frère Paul, répondit Armand avec un rire de bonne humeur à travers lequel cependant perçait une ombre d’impatience, notre père peut encore faire tout cela pendant bien des années comme il l’a fait jusqu’ici. Sois donc honnête comme tu l’étais du temps que nous étions au collège, lorsque tu nous disais que tu préférerais être cultivateur et marcher en grosses bottes à travers les champs et les fossés pleins de boue, que d’être un gouverneur dans son fauteuil d’État.

— Fi ! se contenta d’observer Paul en chan-