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geant de question ; il n’est pas juste de jeter à la face des gens, des choses qu’ils pourraient avoir dites il y a bien des années.

— Mais, Paul, il n’est pas encore trop tard pour revenir de ton premier choix. Lorsque tu seras de retour à la maison, parles à papa. Je sais que tu ne mettras pas de temps à l’emmener à tes désirs, et avant deux mois tu peux être établi étudiant en Droit ou en médecine, ce que tu préféreras le mieux, et tu partageras ici avec moi cette chambre qui paraît avoir excité à un si haut degré ton admiration grognonne.

— Je ne vois pas qu’il y ait tant de presse en cette affaire ! répondit sèchement Paul. D’ailleurs, le fait d’envoyer tous les mois deux remises d’argent au lieu d’une, obligerait peut-être papa à faire une petite étude de voies et moyens sur son numéro un.

— Tiens, laissons ce sujet avant qu’il nous ait fait quereller. Je vais aller demander à madame Martel si elle peut me procurer un oreiller et une couverte pour cette nuit, et toi tu pourras coucher dans mon lit.

— Non, il faut que je retourne aux Trois-Rois où j’ai laissé mon cheval. Par exemple, si tu m’offres à souper, je ne le refuserai pas.

— Très-volontiers, car c’était compris dans l’offre du lit.

Armand alla avertir l’hôtesse que son frère prendrait place à table pour le souper, et sur son assurance qu’elle en était contente, il revint vers Paul qui, commençant à se sentir honteux de sa triste mauvaise humeur, fit des efforts pour se montrer plus aimable.