Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/143

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Le lendemain matin, Paul Durand se mit en route pour la maison paternelle, mais il s’arrêta en passant à la porte de madame Martel pour dire adieu à son frère. Le long du chemin il repassait dans son esprit les réflexions inspirées par tout ce qui avait eu lieu la veille.

Lorsqu’il fut arrivé à la maison, on l’assiégea de questions pour savoir comment il avait trouvé Armand, ce que celui-ci avait l’air et ce qu’il faisait. Hélas ! perversité de la nature humaine ! il se donna beaucoup de peine, quoique sans trop s’éloigner des limites de la vérité, pour représenter son frère et ce qui le concernait sous le jour le plus défavorable.

— Je l’ai trouvé à fumer et à jaser avec une couple de beaux messieurs ses amis, lesquels, d’après leur conversation, m’ont paru le visiter souvent. Il était habillé à la dernière mode, paraissait extrêmement gai, et pas du tout comme quelqu’un qui a beaucoup étudié ou qui s’est fatigué l’esprit à déchiffrer des problèmes professionnels.

La pensée que de mauvais compagnons pourraient entraîner son fils inexpérimenté dans les tentations et les dangers de la vie, rendit le père sérieux ; mais madame Ratelle était très-satisfaite qu’il prît rang parmi les gentilshommes, qu’il s’habillât et parût en conséquence, car après tout il en devien-