Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
148

Hé ! l’ami Pierre, toi qui as toujours la bouche ouverte ou pour chanter ou pour crier, et qui vas probablement en avaler le plus grand nombre, viens m’aider à les apporter !

Qui fut dit fut fait. Nos deux jeunes gens parurent bientôt, venant de quelque coin caché du dehors, probablement du grenier, portant un immense plateau bien plein de succulentes caraquettes.

— Maintenant, amis, à l’attaque ! cria Lespérance. Je n’ai que deux armes légitimes pour faire cette guerre, (et il brandissait au-dessus de sa tête deux couteaux à huîtres) une que je réserve pour moi comme seigneur du château, et l’autre pour monsieur Durand comme le dernier arrivé à ce joyeux cercle d’élite. Il y a plusieurs couteaux de table, un tire-bouchon et un couteau de poche ; ainsi, messieurs, choisissez à moins que quelques-uns d’entre vous soient venus tout armés.

Par expérience probablement et en prévision de pareille casualité, deux des invités sortirent de leurs poches des couteaux à huîtres, tandis que d’autres avaient de forts et bons couteaux de poches presqu’aussi utiles pour la circonstance, et l’on commença l’assaut.

Au bout de quelque temps la porte s’ouvrit et livra passage à un échantillon peu favorable du beau sexe lequel portait à la main un grand pot plein d’eau bouillante.

— Ah ! mille remerciements, la mère ! s’écria de bon cœur Lespérance. À présent, quicon-