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— Et puis, M. Durand, ajouta-t-elle, si vous aviez la bonté de m’obliger en emmenant ma pauvre Délima avec vous. Elle aussi a besoin de prendre l’air : elle est si industrieuse et travaillante, qu’elle ne pense jamais à se reposer.

Sans laisser voir d’intérêt ou de plaisir, Armand consentit, et la vieille madame Martel partit souriante et joyeuse pour aller dire à sa cousine de s’habiller. Délima voltigea bientôt en bas des escaliers : elle était vraiment charmante dans sa simple mais gracieuse toilette, et Armand lui ouvrit la porte en lui adressant quelques paroles de politesse. Tout-à-coup, madame Martel accourut dans le passage, tout essoufflée d’être descendue avec précipitation, et pria Délima d’aller chez sa cousine Vézina pour emprunter le patron de sa coiffe neuve.

— C’est un peu loin, dit mademoiselle Laurin en hésitant.

— Où demeure t-elle ? demanda Armand.

— Près du Pied-du-Courant, à Hochelaga.

— Oh ! c’est très-loin, répliqua t-il ; cette course va trop fatiguer mademoiselle Laurin.

— Pas du tout, interrompit à la hâte madame Martel. Délima est une bonne marcheuse : il n’y a pas de distance pour la fatiguer, et je voudrais bien avoir ma coiffe neuve pour dimanche. Soyez assez bon pour m’obliger, M. Durand.

— Bien, puisque vous insistez et que mademoiselle Délima pense être capable d’entreprendre la route je le veux bien.