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— Oh ! mon Dieu ! Ça ne se peut pas ! mon père, mon père, vous ne mourrez pas !

Durand ouvrit lentement ses yeux appesantis et regarda son fils dont les traits étaient aussi horriblement pâles que ceux du mourant et portaient l’empreinte d’une angoisse douloureuse.

Tout-à-coup, dans un nouvel accès de désespoir, le jeune homme demanda à haute voix :

— Pourquoi ne m’a-t-on pas fait venir près de vous ? pourquoi ne m’a-t-on pas averti plus tôt que vous étiez en danger ?

En entendant ces paroles il passa sur la pâle figure du mourant un sourire aussi beau qu’un rayon de soleil.

— Enfant de ma Geneviève ! murmura-t-il d’une voix faible.

À cet appel Armand pencha sa tête sur la poitrine de son père, et celui-ci s’efforça de caresser sa belle chevelure.

— Mon Dieu, je vous remercie pour cette dernière faveur ! balbutièrent ses lèvres blêmies.

Armand ne pouvait s’en rapporter à sa voix pour parler, et il s’en suivit un court silence.

Tout-à-coup, la contenance tout-à-l’heure si calme du mourant, montra des symptômes d’une inexprimable détresse ; d’une voix cassée, presqu’inintelligible, il soupira :

— Le testament, le testament ! Armand, mon fils, vois y !

Le fils aîné jeta un regard pénétrant sur Paul qui, ne pouvant en soutenir l’éclat, Laissa les yeux comme un coupable.