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Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/209

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était vraiment belle, vêtue avec un luxe inconnu dans cet humble logis : une somptueuse robe de soie richement garnie, une montre et une chaîne d’or, avec une couple de bagues éclatantes dans ses doigts effilés, offraient un singulier contraste avec les toilettes plus unies mais gracieuses que nous lui avons vu porter lorsque nous avons fait sa connaissance.

— Mon mari, lui dit-elle, je voudrais bien que tu sortirais avec moi pour nous promener ?

— Je crains de ne le pouvoir, ma chère. Il faut que toute cette écriture soit terminée pour demain matin, car, quoique indulgent, M. Lahaise aime qu’on soit ponctuel.

— C’est seulement une excuse que tu donnes là ; la vraie raison c’est que tu ne veux pas m’accompagner.

— Et pourquoi ne voudrais-je pas sortir avec une si jolie petite femme que toi ? demanda-t-il en souriant.

— Je suppose que c’est parce que tu as honte de moi, que tu as peur de rencontrer quelques-uns de ces beaux messieurs et de ces belles dames que tu avais coutume de visiter avant ton mariage.

Il prit sa main dans la sienne.

— Voyons, Délima, lui dit il, tu m’as déjà parlé deux ou trois fois de cette façon, et tout en t’assurant de l’injustice et du peu de raison d’une telle accusation, je t’ai dit qu’elle me faisait de la peine.

— Mais c’est la vérité, reprit-elle. Aucun