Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
268

écrit à mon cousin Duchesne qui demeure à Québec et qui est un des meilleurs avocats de la capitale ; il te recevra volontiers de suite dans son bureau, et il te donnera tous les avantages possibles, beaucoup plus que ne t’en offrait M. Lahaise. Le fait est qu’ayant entendu parler avantageusement de ton caractère et de tes capacités, il a hâte de t’avoir avec lui.

Soupçonnant de quelle source de bons offices à laquelle on pouvait attribuer l’intérêt que lui témoignait M. Duchesne, Armand secoua la tête.

— Belfond, dit il, j’en ai fini avec les hésitations et les incertitudes, et j’ai fermement résolu d’abandonner la profession que j’avais choisie dans des temps plus heureux.

— Non, non, tu ne feras pas cela Armand ! tu n’agiras pas aussi lâchement. Écoute-moi. Vends ton ménage : le produit de la vente paiera non-seulement ton transport et celui de ta femme à Québec, mais il te restera encore de l’argent. Arrivés là, prends une chambre dans une maison de pension respectable et tranquille, et puis entres de suite dans le bureau du cousin Duchesne. Si tu es trop fier, trop opiniâtre pour me faire le plaisir de m’emprunter ce que je sais que tu seras bientôt en état de me remettre, il t’en restera assez pour commencer, et à Québec comme à Montréal tu trouveras de l’ouvrage de copiste. Duchesne m’a promis qu’il te procurerait beaucoup d’écritures, et si la chose devient nécessaire, tu prendras une